La Centrale antijuive pour la Flandre et la Wallonie

En 1939, Belhicem, le siège belge de l’organisation internationale de coordination de réfugiés Hicem, se situe rue Philippe de Champagne, 52. Il réunit plusieurs institutions juives – des associations caritatives – telles que la ICA (Jewish Colonization Association), et la HIAS (Hebrew Sheltering and Immigrant Aid Society), qui veillent à améliorer le quotidien des exilés qui, fuyant le nazisme, arrivent en nombre d’Allemagne et des pays de l’Est. Elles leur fournissent, entre autres, des aides au logement, des cours de langues, ou, sous forme de prêts, l’argent nécessaire pour quitter l’Europe. En 1940, l’immeuble, dont le propriétaire est Juif, est réquisitionné par l’occupant. Né à Gooik en 1894, Pierre Beeckmans oeuvre depuis les années 1920, principalement à Anvers, dans le domaine de la publicité. En 1937, il administre les éditions de l’organisation antijuive Volksverwering fondée par René Lambrichts, puis devient membre de la SS (Algemeene SS-Vlanderen). En 1941, Kurt Asche, le chargé d’affaire juive de la Sipo-sd (Gestapo), l’invite à installer, dans l’immeuble de la rue Philippe de Champagne, la Centrale antijuive pour la Flandre et la Wallonie (Landelijke Anti-Joodse Centrale voor Vlaanderen en Wallonië) qu’il vient de créer. Il se sert des archives de Belhicem, demeurées sur place, pour s’informer du fonctionnement des associations juives locales. Sa tâche principale consiste à confectionner, à partir des listes d’inscriptions établies par les administrations communales, le fichier des Juifs. Celui qu’utilisera la Sipo-Sd, avenue Louise, pour vérifier les identités des personnes arrêtées qui seront déportées à Auschwitz via le camp de rassemblement de Malines.

D.W.

Rue Philippe de Champagne, 52